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roman

roman
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15 décembre 2009

15 ans déja

Quinze ans déjà.

 

 

 

 

A une période de ma vie professionnelle, j'avais une petite entreprise et j'avais besoin d'une comptable qui pourrait faire un peu de secrétariat à l'occasion.

 

 

Je passe dans ce sens une annonce dans un journal gratuit local, et je reçois près de 400 réponses de candidatures.

Je sélectionne 6 personnes correspondant au profil recherché, et Carol qui est secrétaire et aucune formation de comptable, mais je n'ai pu y résister. Je suis tombé amoureux d'elle sur sa photo maton.

Dans la pratique ce n'était pas correct car elle ne pouvait avoir le soupçon d'une chance.

Les 6 premières candidates passent dans mon bureau pour leur entretien d'embauche.

Plusieurs d'entre elles correspondent bien au profil du poste. Il est important pour moi, étant donné la petite structure de mon entreprise de trouver une personne avec laquelle j'ai une bonne accroche d'autant plus que je dis à chacune d'elle qu'elle passera plus de temps avec moi son conjoint.

Et voici que j'attends la postulante hors norme, Carol.

Je l'attends un peu fébrile et inquiet de sa réaction et de ma propre réaction.

Que vais-je lui dire pour justifier sa convocation?

L'entretien en fin de compte se passe normalement, elle est tellement volontaire que l'idée de ne pas correspondre au profil du poste ne l'effleure même pas.

Lorsqu'elle me quitte, je la raccompagne au seuil des locaux et là je reste sur le trottoir en la suivant des yeux jusqu'au moment où elle montera dans sa voiture. Ayant pris congé elle s'éloigne à grand pas et je me dis que si elle se retourne ce sera un signe qu'elle aimerait revenir et il ne me restera plus qu'à l'embaucher.

Elle se retourne.

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13 décembre 2009

" Tu as vu comme elles sont belles nos

" Tu as vu comme elles sont belles nos fleurs? Regarde les autres tables, elles ont des petits bouquets décoratifs, on dirait même des fleurs en plastique."

Et Carol de toucher précautionneusement et en cachette une pétale et des feuilles du bouquet qui orne notre table.

" Mais dit-elle elles sont vraies! Regarde comme elles sont belles. La patronne a dû se tromper de table et celle là était réservée pour quelqu'un spécialement. Non, je suis certaine que les autres bouquets sont faux."

 

"Je ne pense pas qu'elle se soit trompée mais qui sait…

Ne te pose pas trop de questions, d'autant plus que, es tu certaine que les autres sont en plastique?"

 

"C'est quand même étrange, dit-elle, la dame qui nous a accueillis ne nous a rien demandé, tu vois, comme si elle nous connaissait.

 Tu es déjà venu manger dans ce restaurant?"

"Manger! Bien sur que non."

Et Carol de regarder autour d'elle.

"Regarde comme c'est joli le cadre, et tu as vu, si nous avions eu le choix de la place, je crois bien que ce serait celle là que nous aurions choisi. Notre table est un peu à l'écart, des plantes vertes un peu plus hautes nous isolent des voisins.

L'accueil était super sympa, elle ne nous a dit que bonjour pratiquement rien d'autre et elle nous donne la meilleur place. Si le repas est à la même hauteur ça doit être bon."

Carol était radieuse, comme à chacune de nos rares, trop rares sorties. Elle est égale à elle-même. Heureuse, sentant bon de partout, ne souriez pas rien de grivois dans mes propos. J'aime le parfum, qui plus est, un parfum différent pour les cheveux. J'aime caresser ses cheveux, leur douceur éveille en moi des plaisirs et sensations d'enfant. J'ai un émerveillement sans borne,

 

et irraisonné pour Carol. Je considère, et cela à froid, sans sentiments, que j'ai une chance extraordinaire de partager " une partie de ma vie avec elle.

Bref ne vous ai-je pas dit que je serai fleur bleu un max. ! Non? Considérez que c'est fait.

 

Elle, elle est toujours en admiration devant le bouquet et le détaille en tournant subrepticement le pot pour voir toutes les fleurs.

"Oh! Regarde il y a une enveloppe glissée parmi les tiges, je t'ais dis qu'elle s'est trompée de table en nous plaçant."

"Arrête de t'inquiéter, elle connaît son boulot. Tu dis qu'il y a une enveloppe, y a t il quelque chose de noté dessus?"

"Je ne vais quand même pas la toucher!"

"Pourquoi pas, tourne la pour voir."

Elle redresse un peu l'enveloppe et là surprise, elle lit dessus: Carol!

"Attends dit elle, il y a écrit le même prénom que moi!"

"Alors lui dis je c'est peut être pour toi. Prends-la."

"Non, tu crois que ferait un enveloppe avec mon prénom dans un restaurant que nous ne connaissons pas. "

Néanmoins comme je la pousse à la prendre, elle s'exécute.

La voilà maintenant qu'elle tourne et retourne discrètement l'enveloppe blanche dans sa main. Quelque peu inquiète, et elle jette des regards

vers la patronne qui a, elle aussi un petit sourire en coin. Elle reste néanmoins à l'écart de notre table.

"Bon tu l'ouvres!"

A l'intérieur Carol trouve un petit bristol blanc avec quelques lignes, signé Rodolphe.

Dans un premier temps elle ne le lit pas, le geste et la signature suffisent pour la déstabiliser. Furtive, une petite larme pointe sur son nez, ses yeux un court instant s'embuent, mais son self contrôle reprend le dessus.

"C'est toi, comment tu as fait, le bouquet c'est toi aussi."

Je la regarde, j'émets un petit rire pour cacher ma propre sensibilité. Heureusement, quelque part, qu'elle n'exprime pas plus en public son émotivité, car nous serions deux à avoir la larme à l'œil. La larme, comprenez pas une seule pour deux, voyons! Chacun la sienne, benêt.

 

Elle glisse sa main droite le long de la nappe, côté fenêtre, c'est à dire côté où il n'y a personne pour voir et me fait signe de faire de même et elle me la prend dans la sienne, la serre. C'est bon.

Ses yeux courent entre les miens et la salle pour vérifier que tout ceci a échappé à tout le monde.

"Le bouquet vous a plu? " Dit la patronne qui s'était rapprochée de nous.

" Elles sont jolies, monsieur a beaucoup de goût. Je les aurais bien gardées pour moi dit elle. D'ailleurs, je disais hier soir à monsieur que je les mettrai au frigo pour mieux les conserver, mais en vérité je n'ai pas résisté, et je les ai mises sur ma cheminée pour la soirée pour en profiter moi aussi. Elles sont vraiment superbes."

 

"Comment tu as fait, Ruddy, elle parle d'hier. Tu es venu hier soir pour donner les fleurs? T'es fou."

"Oui. Je me suis pointé au début du service, et je lui ai dit que j'avais quelque chose de spécial à lui demander.

Comme elle est très gentille, je lui ai demandé si je pouvais lui donner un bouquet de fleurs pour ce soir. Alors qu'elle me dit, bien sur, et s'étonne que je n'aie pas le bouquet, sur quoi je lui rétorque que ne sachant sa réaction je l'ai laissé dans la voiture. Je retourne de suite chercher le bouquet.

" Qu'est ce qu'elles sont belles, me dit -elle souriante.- C'est votre dame qui sera ravie. C'est pour un anniversaire ?

Non lui dis-je, c'est pour le plaisir, et c'est que je n'ai pas fini, lui rétorquai- je.

"Si je peux me permettre…lui dis -je hésitant…"

"Mais bien sûr, dîtes-moi."

"Et bien voilà, j'ai une enveloppe à mettre dans le bouquet et je désirerais que vous prépariez la table avec le bouquet et le mot, en nous recevant comme des clients que vous ne connaissez pas. Comme si tout était normal, et comme elle est très sensible aux fleurs, elle s'apercevra de la différence de bouquet."

"Sans problème." Me répond-elle.

"Heu! Si je peux me permettre, encore une chose,…pourrait -on, ensemble, choisir la table? "

Tu penses bien qu'elle a tout accepté. C'est le première fois qu'on lui demandait ce genre de service. Elle était ravie.

 

 

Donc nous avons choisi la table et pour créer un peu plus d'intimité elle a rajouté les bacs de plantes entre nous et la table voisine.( D'ailleurs qu'elle évite de proposer aux clients car elle est toujours aussi vide.)

Voilà tu sais tout. Cela t'a plu? C'est pour te montrer d'une manière différente combien je t'aime et que je tiens à toi, et à ce que tu m'apportes. "Merci, Carol!"

 

"Merci de quoi?

C'est à moi de te dire merci, pour ces fleurs, pour avoir imaginé tout cela et organisé. Pour la surprise, des fleurs, du mot, que tu m'excuseras, je n'ai pas encore lu.

Mais trop c'est trop, et je ne veux pas attirer l'attention."

 

"Et moi Carol, je te remercie d'être là avec moi. De savoir si bien me prendre la main, d'être si compréhensive et à l'écoute sans juger.

Merci Carol d'être comme tu es, et d'être avec moi.

Bon ! Passons aux choses suivantes et mangeons un peu au lieu de larmoyer. Si quelqu'un nous entendait, il se dirait à coup sûr, quelle bande de "belus"

 

( Je ne te dis pas ce que l'ordinateur me propose pour la correction du mot " belu"

Bel lu, bellot, pelu, belli, belge. Dans l'histoire c'est belge maintenant qui paraît anachronique.)

 

 

Tout le repas se déroule au mieux, avec rires et fou rire, avec affection et

regard profond.

Et pour le dessert la patronne nous avait préparé des assiettes avec des petits gâteaux en forme de cœur, uniquement pour nous, les autres convives n'ont pas eu cette attention.

 

Par la suite nous sommes retournés plusieurs fois manger dans ce restaurant et nous eûmes droit invariablement à la même table et à l'assiette de petits gâteaux en forme de cœur, qu'elle nous servait avec un petit sourire complice au moment du café.

 

13 décembre 2009

Préface Pour ma part, il n'existe qu'une seule

Préface

 

 

 

 

 

Pour ma part, il n'existe qu'une seule forme d'écriture, comme il n'existe qu'une seule forme de poésie.

 

Pour l'une comme pour l'autre, le seul critère est votre sensibilité.

Il faut qu'elle vous touche, la couleur, le phrasé, l'odeur, le verbe aient un écho en vous.

Il vous faut y trouver votre propre plaisir, à la voir, la relire, la réciter à haute voix. Laissez aux vaniteux et prétentieux, la recherche d'une analyse

Psykomotôreudébilitoireûeû.

 

Ne portez aucun jugement sur l'auteur, vous n'avez peut-être pas ressenti les mêmes vibrations, pour la même écriture.

 

Le seul mérite que peut avoir l'auteur, serait d'avoir couché sur papier, ne serait-ce qu'un seul mot qui vous appartienne, et, que dans celui-là, vous vous reconnaissiez.

    

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